On peut pointer du doigt les influenceurs irresponsables ou les enterrements de vie de fille et de vie de garçon qui dérapent, quoi qu’il en soit, certaines des destinations les plus appréciées d’Europe en ont eu assez des masses de touristes qui dérangent l’atmosphère et la vie locales. 

Les autorités ont décidé d’établir de nouvelles règles pour ce qu’elles considèrent être de mauvais comportements de touristes. Ne soyez pas de ceux-là… Vous savez comment vous comporter en voyage, n’est-ce pas ?  

Par : Lynn Elmhirst, productrice et animatrice de BestTrip TV

Taxe touristique de Venise

Venise est l’une des têtes d’affiche pour ce que nous appelons aujourd’hui le phénomène du « surtourisme ». Une trop forte affluence de touristes pousse les locaux de plus en plus loin à l’extérieur de la ville, faisant pratiquement disparaître la culture authentique et enrichissante que les touristes cherchent à découvrir. Et ce, même quand ils sont respectueux.

Bien que le nombre de visiteurs ne soit pas encore revenu « à la normale » depuis la pause pandémique, le retour du tourisme à Venise cette année vient avec son lot de voyageurs irrespectueux et indisciplinés, ce qui a poussé les autorités de la ville au bout du rouleau. Elles ont mis en place des restrictions jamais vues auparavant pour les visiteurs de la « ville flottante » italienne.   

(Venise)

Au cours de l’été, des touristes ont été vus en train de se baigner nus dans les canaux de la ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et de vandaliser des églises emblématiques. En mai, une partie de la façade de l’Iglesia del Redentor (église du Rédempteur) a été dégradée par des graffitis roses; une autre église, Sant'Antonin, a aussi été la cible de graffitis quelques jours avant; et au cours du même mois, deux touristes ont plongé nus dans le canal du quartier résidentiel de Castello. Des habitants scandalisés les ont regardé se baigner pendant quelques minutes dans ce qui se trouvait à être un lieu de déversement d’eaux usées.    

Venise parlait de la possibilité de restreindre le nombre de visiteurs même avant la pandémie. Dès janvier 2023, les visites journalières à Venise seront payantes; les visiteurs qui viennent y passer la journée devront payer un certain montant pour entrer dans la ville, faisant ainsi de Venise la première ville au monde à imposer un droit d’entrée.  

Inspiré de la compagnie Uber, le nouveau système d’émission de billet intègre le principe de la tarification dynamique, avec un tarif qui variera entre 3 et 10 € selon la demande en temps réel. Donc, plus la demande est haute, plus le droit d’entrée sera élevé.

Un portail en ligne permettant d'acheter ce droit d’entrée sera dévoilé à l'automne. Les visiteurs qui séjournent dans un hôtel à Venise en sont exemptés, car les établissements hôteliers incluent déjà une taxe de séjour dans leur facturation aux touristes.

Interdiction du bikini à Sorrente

Une autre destination italienne sensationnelle, cette fois sur la légendaire côte amalfitaine (image du haut), se montre elle aussi on ne peut plus ferme à l’égard de certains touristes. Le front de mer aux couleurs vives, les bâtiments en flanc de falaises et les plantations de citronniers sont des favoris auprès des photographes et adeptes d’Instagram.

Toutefois, la destination tient à maintenir des normes locales. Sorrente a institué une amende de 500 € pour toute femme qui se promène dans les rues de la ville en maillot deux pièces ou tout homme qui serait torse nu hors de la plage, qualifiant lesdites tenues d’« indécentes » lorsqu’en ville et « contraires à une cohabitation civilisée ».  

Des amendes pour ceux qui se « soulagent » dans la mer dans certaines villes balnéaires d’Espagne… et plus.

Avec la recrudescence du tourisme sur la Costa del Sol, à Ibiza, à Málaga et à Majorque s’en suit un trop grand nombre de touristes qui agissent de manière incivile, et l’Espagne tente non seulement de maintenir des normes locales, mais aussi de refaire briller l’image de certaines de ses destinations côtières et insulaires les plus populaires.

Un récent rapport médiatique soutient que « l’industrie touristique de l’Espagne essaie de se défaire de sa réputation de capitale européenne de la fête ». 

Cela comprend notamment des mesures contre ceux (et celles) qui font pipi dans la mer; des amendes de plusieurs centaines d’euros seront dorénavant données aux personnes qui se soulagent sur la plage ou dans la mer. Des affiches posées un peu partout sur les plages faisant connaître la nouvelle loi montrent et une ligne d’interdiction sur la silhouette d’un homme qui urine dans l’eau depuis un quai.

(L’île d’Ibiza)

Des lois sont déjà entrées en vigueur à Majorque et Ibiza, imposant une limite de consommation aux clients des centres de villégiature en tout compris de 6 boissons alcoolisées par jour, ce qui semble suffisant… D’autres restrictions sont en place quant aux heures auxquelles de l’alcool peut être vendu, et sont interdites les tournées de restos-bars, happy-hours et toutes autres promotions qui encouragent une consommation excessive d’alcool et qui entrent en défiance du mode de vie local, autour duquel on se rassemble dans l’un des nombreux cafés-terrasses pour prendre un verre tranquille entre amis. 

D'autres lois font face également à des habitudes plus dangereuses et « antisociales ». Certaines d’entre elles sont faciles à adopter et devraient simplement aller de soi.  Honte à tout touriste qui utilise du savon dans la mer ou qui jette ses déchets sur la voie publique (et sur la plage, ou ailleurs que dans une poubelle) ! 

Nous pouvons aussi nous conformer à des habitudes plus sécuritaires et moins égoïstes et ainsi encourager l’interdiction des barbecues et des jeux de balle avec bâton sur la plage, ou d’occuper une place avec sa serviette à la piscine. Certaines régions touristiques sont également en train de sévir contre le bruit dans certaines zones.  

D’autres nouvelles mesures légales visent clairement à maintenir l’élégance et la classe. Comme Sorrente en Italie, certaines communautés côtières demandent aux visiteurs de se couvrir. Les femmes en bikini se promenant dans les rues se verront infliger des amendes, tout comme les hommes sans chandail lorsqu’ils quittent la plage. 

La Costa del Sol en est à interdire les tenues et accessoires « obscènes » populaires pour les enterrements de vie de jeune fille. Et sur Majorque, un nouveau code vestimentaire interdit le port de maillot de bain en dehors de la plage ainsi que les hauts tubes sans bretelle communément appelés boob tubes.  

Qu’est-ce qu’un ou une touriste responsable comme vous peut-il ou peut-elle faire ? 

Lorsque vous êtes en voyage, faites honneur à l’expression « à Rome, faites comme les Romains » et pliez-vous aux règles locales par respect aux communautés qui partagent leur destination avec vous. Faites preuve de bonnes manières et de décence humaine.

Vous pouvez aussi parler avec votre conseiller ou conseillère en voyages de vos intentions de visiter l’une de ces destinations emblématiques en basse saison, lorsqu’il y a moins de touristes. Ainsi, vous éviterez de participer au problème de surtourisme et aurez plus de chance de vous faire accueillir chaleureusement par les résidents.

Commencez à planifier responsablement votre voyage en Europe dès aujourd'hui !